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Cher lecteur, chère lectrice,

Je vous expliquai dans mon dernier article pourquoi la Saison des Altcoins n’avait, selon moi, pas encore commencé.

Et pourquoi l’année 2025 pourrait nous réserver une surprise semblable à 2021…

Un millésime exceptionnel durant lequel des cryptos comme Ethereum, Solana ou encore Dogecoin ont connu des performances comme :

+ 450 % pour Ethereum (ETH) entre janvier et mai.

+ 1180 % pour Avalanche (AVAX)

+ 2910 % pour Solana (SOL) sur la même période

Ou encore + 12 460 % pour Dogecoin (DOGE)

Mais pour que ce scénario rêvé se produise, les conditions macroéconomiques devront être favorables.

Dans cet article, j’analyse les principaux moteurs économiques des cryptos, tout en examinant les probabilités des différents scénarios possibles pour 2025.

Cette analyse macroéconomique s’appuie sur 6 indicateurs clés et trois scénarios que je vais expliquer en détail.Voici un tableau qui synthétise ces indicateurs et les différents scénarios :

Commençons par le premier indicateur déterminant :

Les Banques Centrales, connues pour faire la pluie et le beau temps sur les marchés financiers, s’inquiètent d’un retour de l’inflation.

Ainsi, la Réserve Fédérale Américaine est passée d’une prévision de 4 baisses de taux cette année à seulement 2 lors de la dernière réunion de novembre.

Le marché, qui s’attendait à voir 4 baisses de taux en 2025, a réagi négativement à cette annonce.

Mon analyse sur l’inflation : Je pense que la Réserve Fédérale et le marché se trompent sur l’inflation.

Pourquoi ?

Les principaux moteurs de l’inflation pendant la période COVID-19 étaient :

  1. Les perturbations des chaînes d’approvisionnement.
  2. L’impression massive de monnaie en période de crise (politique budgétaire) combinée à une politique de taux zéro des Banques Centrales.

Pour que l’inflation reparte à la hausse, il faudrait donc un catalyseur.

Certains évoquent le pétrole.

Mais l’élection de Donald Trump, qui souhaite débrider la production de pétrole, est déflationniste pour les prix du pétrole (l’augmentation de l’offre devrait faire baisser mécaniquement les prix).

D’autres parlent des dépenses budgétaires et du déficit prévu de 1800 milliards de dollars pour 2025 aux Etats-Unis, des baisses d’impôts, une dérégulation ou encore les tarifs douaniers.

Tous ces éléments sont valables.

Cependant, il existe aussi des forces déflationnistes dans l’économie :

  • L’innovation technologique, comme l’IA, augmente la productivité et fait baisser les coûts.
  • Une population vieillissante, avec un grand nombre de baby-boomers partant à la retraite fait chuter la demande.
  • Une population en déclin en raison de faibles taux de natalité impacte aussi négativement la demande.
  • Une politique migratoire stricte également.
  • Et enfin, l’économie chinoise qui ralentit rapidement risque de faire aussi baisser la demande de produits et services.

Tout cela est déflationniste.

Pourtant, certains continuent de prédire un « retour de l’inflation » comme dans les années 70…

…Sans tenir compte des différences fondamentales d’aujourd’hui en termes d’économie, de démographie et de marchés des matières premières.

Mon scénario de base pour 2025 par rapport à l’inflation :

Je pense que l’inflation restera globalement dans les niveaux actuels (2,4 % aux USA).

Elle pourrait même diminuer.

Cela serait favorable aux cryptos, car cela conduirait à plus de 2 baisses de taux en 2025, ce qui n’est pas encore anticipé par les investisseurs.

La croissance du PIB aux Etats-Unis est en hausse de 3,1 % pour l’année 2024.

Selon les dernières prévisions de la Réserve Fédérale américaine, la croissance pour 2025 pourrait atteindre 2,6 %.

Pendant ce temps, le S&P 500 a enregistré une hausse de + 25 % en 2024, après une progression de + 24 % en 2023.

C’est exceptionnel.

Logiquement, les ratios de valorisation (qui mesurent le prix des entreprises du S&P 500 par rapport à leur chiffre d’affaires) sont bien au-dessus de leur moyenne historique.

Ratio Prix / Chiffre d’Affaires pour le S&P 500

Cela pourrait suggérer qu’une correction est possible en 2025.

Oui mais.

L’hypothèse d’une correction simplement à cause des ratios de valorisation est trop simpliste à mon sens.

Voici pourquoi :

Et si des baisses d’impôts et une dérégulation aux Etats-Unis favorisaient une augmentation des bénéfices ?

Et si l’automatisation via l’intelligence artificielle augmentait la rentabilité des entreprises du S&P 500 ?

Et si l’anticipation de ces éléments poussait les investisseurs à acheter des actions américaines malgré des valorisations élevées ?

Depuis la crise financière de 2008, les gouvernements ont :

  • Massivement imprimé de la monnaie pour cacher la misère et les problèmes structurels liés au vieillissement démographique.
  • Créé des bulles financières dans plusieurs secteurs.
  • Favorisé l’émergence d’entreprises zombies qui survivent uniquement grâce à cet « argent magique ».

Ces facteurs pourraient prolonger des ratios de valorisations élevés bien au-delà des normes historiques.

Ce qui rend les prédictions traditionnelles moins fiables.

C’est pourquoi les experts financiers de l’ancienne école se trompent régulièrement sur leurs prédictions de récession depuis 2 ans.

Le marché du travail montre bien des signes de ralentissement, avec un taux de chômage à 4,3 % (contre 3,6 % l’an dernier).

L’indice manufacturier est à 48,4, indiquant une contraction modérée dans le secteur manufacturier (qui représente 11 % du PIB).

Pendant ce temps, les Banques Centrales ont déjà effectué plusieurs baisses de taux et en prévoient de nouvelles au printemps.

Suffisant pour contrebalancer le ralentissement de l’économie et éviter une récession ? C’est en tout cas l’objectif numéro un des Banques Centrales.

Mes prévisions pour la croissance du PIB et des marchés actions :

Je pense que la croissance pourrait surprendre à la hausse cette année.

Mais une grande partie de cette performance dépendra de la capacité de Donald Trump à faire adopter ses mesures auprès du Congrès.

Cela dit, je ne prévois pas de récession d’ici la fin de l’année.

Malgré des ratios de valorisation élevés, je ne pense pas non plus que le marché soit en bulle.

Mon scénario de base prévoit une croissance de 12,8 % pour le S&P 500 cette année.

A court-terme, un conflit autour du plafond de la dette se profile.

La secrétaire au Trésor américain Janet Yellen a signalé que le Trésor atteindrait sa limite d’endettement entre le 14 et le 23 janvier.

Cela pourrait obliger le Trésor à puiser dans les réserves, qui dispose actuellement d’environ 700 milliards de dollars.

Pas grand chose quand on sait que les dépenses publiques américaines s’élèvent à environ 10 000 milliards de dollars chaque année.

En cas d’urgence, la Réserve Fédérale pourrait également utiliser son arme secrète pour financer le gouvernement : la planche à billet.

Une chose est certaine : le gouvernement américain trouvera de l’argent pour équilibrer son budget, quoi qu’il en coûte.

Ce qui ferait mécaniquement baisser la valeur de l’argent, et monter le prix des actifs financiers (or, cryptos, actions…).

La Chine tourne au ralenti

Enfin, l’économie chute fortement en Chine, et semble entrer en déflation.

La déflation intervient quand la demande chute trop fortement, et force les entreprises à baisser leurs prix en conséquence.

La Chine pourrait être contrainte de mettre en œuvre des mesures de stimulation (création monétaire) pour éviter une spirale déflationniste semblable à celle de 2008.

Là encore, une telle mesure provoquerait une baisse de la valeur de l’argent et augmenterait le prix des actifs financiers.

Mes prévisions à court terme : Volatilité et soutien des Banques Centrales

Je pense qu’un certain tumulte pourrait survenir au premier trimestre, et conduire à des injections de liquidités de la part de la Réserve Fédérale américaine et de la Banque Centrale chinoise.

J’anticipe donc une volatilité à court terme en conséquence, qui pourrait ouvrir la porte à de belles opportunités d’achat.

Le principal danger reste un cygne noir type Covid, obligeant les Banques Centrales à inonder le marché d’argent magique.

Cela provoquerait probablement une vente massive sur les marchés, avant que la liquidité injectée ne stabilise la situation.

  • Pas de hausse des taux en vue : Les hausses de taux, qui ont marqué l’année 2022 au fer rouge, ne sont pas une menace pour cette année.
  • Pas de récession à l’horizon : Bien que certains secteurs, comme l’immobilier commercial, continuent de souffrir.
  • Inflation : Je pense que le marché surévalue les risques d’inflation.
  • Marché du travail : Il pourrait montrer de nouveaux signes de faiblesse au premier trimestre.
  • Taux d’intérêts : Je pense que les taux baisseront cette année, avec un retour du Quantitative Easing (impression monétaire).
  • Chine : Je pense que la Chine devra stimuler son économie pour éviter une spirale déflationniste.

Pour conclure, je vois un beau potentiel de hausse cette année.

Comme je vous le disais dans mon dernier mail, je suis convaincu que la « saison des altcoins » ne fait que commencer.

Avec Donald Trump entrant en fonction pendant une période d’avancées technologiques rapides, la situation ressemble aux années 90.

Mais pour qu’une véritable explosion des petites cryptos ait lieu cette année, les conditions macroéconomiques devront être favorables.

Les prévisions macroéconomiques sont un exercice complexe.

J’espère néanmoins que mon analyse vous aidera à élaborer votre stratégie pour cette année.

Je vous souhaite de bons investissements,

Saturnin Devins

Fondateur et éditeur de Crypto & Macro

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